
Qu’est-ce que la misophonie ?
La misophonie est une aversion à des sons, en général, organiques venant d’autres personnes (bruits de bouche, raclements de gorge, reniflements, déglutition, bâillement, sifflements….) et/ou des sons répétitifs d’objets (tapotements des doigts, clic de clavier, de stylo …).
Parfois la misophonie s’accompagne de misokinésie, c’est-à-dire d’intolérance aux mouvements corporels des autres (par exemple qq qui se touche les doigts, les porte à la bouche…), sans que ces mouvements soient obligatoirement accompagnés par des bruits. D’autre fois, la misophonie s’accompagne d’hyperacousie, ou d’une sensibilité générale accrue aux stimuli sonores.
La misophonie peut entraîner anxiété, dégoût et colère. Certains évoquent même un sentiment de perte de contrôle aboutissant parfois à une agressivité verbale voire physique.
- 15 % des Français souffriraient de ce trouble neuropsychique.
Pourquoi suis-je misophone ?
Ces sons engendrent une réactivité accrue du système nerveux. Cette aversion aux bruits se traduit par des émotions négatives, comme la colère, la frustration, le dégoût. Dans cette dynamique, c’est le système nerveux autonome qui réagit en premier. Ce sont des réactions autonomes, réflexes et involontaires. L’incompréhension d’une telle dynamique peut entraîner le sujet dans une rumination mentale insistante.
Les études sur la misophonie
En 2013, des chercheurs de l’université de Newcastle mettent en évidence l’activité cérébrale anormale des misophones face à certains bruits. Au préalable, ils avaient fait écouter à des participants avec et sans misophonie, des sons neutres (pluie, bouilloire), déplaisants (bébé qui pleure, personne qui crie) et déclencheurs (personne qui mange ou respire). Chez les personnes atteintes de ce trouble, l’IRM a révélé une « réponse exagérée » dans le cortex insulaire antérieur, une zone du cerveau qui joue un rôle clé notamment dans le traitement des émotions et de l’empathie. Les sons déclencheurs provoquaient également une augmentation de la fréquence cardiaque.
En excluant toute altération auditive, la clinique de M.Milantoni prouve qu’il s’agit d’un trouble suivant souvent un traumatisme ou une association négative entre une émotion et une situation, se manifestant tôt dans l’enfance et s’aggravant à l’adolescence. Elle débute habituellement dès le jeune âge par une réaction à un bruit spécifique. Ensuite, l’aversion peut rester centrée sur le bruit initial ou se généraliser à d’autres situations. Les personnes qui en souffrent sont souvent des individus sensibles et vigilants en ce qui concerne leur environnement proche. La misophonie s’associe à une tendance obsessionnelle, à des traits anxieux et à une vulnérabilité au stress. Les hauts potentiels, vu leur sensibilité et présence, peuvent développer une misophonie.
Isolement, incompréhension, la difficulté de compréhension du trouble par la société
Les misophones peuvent être considérés, à tord, comme « intolérants », « étranges » ou carrément « chiants ». Leur « haine du son » sort peu à peu du silence et inspire même des fictions. Après le documentaire Quiet please de Jeffrey Gould, sorti en 2016, le comédien Bruno Salomone exprime, dans son livre, Les misophones (Editions du Cherche-Midi).
La misophonie et les symptômes qu’elle implique mènent souvent à l’isolement des personnes qui en souffrent. «Comme c’est souvent causé par des humains, ça va faire en sorte que ces personnes vont se replier sur elles-mêmes, démontre Ronald Choquette. Souvent, les patients sont conscients que ce n’est pas rationnel, mais perdent le contrôle ».
Thérapeute et misophone, je peux vous aider.
- Aurélie, 35 ans misophone depuis mon enfance
Misophone depuis ma jeune enfance (je dormais avec ma soeur qui ronflait, c’est certainement l’élément déclencheur, puis les repas à table avec les bruits de mastications, déglutition, respirations fortes me sont devenus insupportables et encore plus tard le symptôme s’est élargi au bruit de claviers, clic de souris ou stylo), je comprends parfaitement tous les mécanismes et réactions déclenchés par la misophonie. J’ai tellement souffert de l’incompréhension de mes proches ( « tu ne supportes rien »). Combien de fois ai-je quitter la table de repas en pleurs ? Les repas de famille étaient un calvaire, Le fait que mon entourage ne me comprenne pas et rejette ma souffrance à aggraver ce trouble chez moi. Je répondais : « mais j’aimerai tellement pouvoir supporter vos bruits ». Le fait d’être face à un mur, d’être incomprise renforçait mon trouble d’année en année. Adulte, il s’est ensuite ouvert à d’autres bruits venant de personnes étrangères (impossibilité de travailler dans un open space à cause des tapotements des claviers, difficulté à prendre les transports en commun à cause des bruits proches des passagers…). Je commençais à m’isoler, à ne plus vouloir sortir tellement parasitée par les bruits, J’ai donc trouvé des solutions dîtes d’évitement : le casque à réduction de bruits, les boules Quies. Malheureusement ces solutions n’étaient que des stratégies temporaires.
Un jour, j’ai osé abordé le sujet avec mon médecin généraliste puis ma psychologue .. malgré leurs efforts j’ai senti que c’était un sujet inconnu pour eux …. Alors j’ai cherché sur internet pour pouvoir trouver des informations, consciente que j’étais victime d’un trouble qui me dépassait totalement. J’ai commencé à lire les quelques recherches existantes sur le sujet puis ai rejoint le groupe Facebook Les misophones de France, je me suis sentie moins seule. En parler c’était poser les mots sur ce trouble, le reconnaître et réaliser que non je n’étais pas une intolérante à tout, comme on avait pu me le faire croire, mais victime d’une sorte d’hypersensibilité et hyper réaction de mes neurones. Cependant il était hors de question que je reste dans cette position de « victime », bien trop consciente que l’évitement des sons désagréables n’était pas une vie tranquille.
C’est en consultant une thérapeute pour des raisons de stress liés à l’époque à mon métier dans l’évènementiel que j’ai commencé à observer que lorsque que j’étais détendue, j’étais davantage en capacité de tolérer les sons désagréables. J’ai commencé à observer, ressentir ces modifications et à m’entrainer de plus à plus à me focaliser sur ma respiration lorsque j’étais en situation délicate avec les sons.
J’ai tellement adhéré à la sophrologie que j’ai souhaité en faire mon métier, l’hypnose est venue plus tard se rajouter à mon arc de compétence. Ainsi, grâce à mes outils thérapeutiques, j’ai pu travailler au niveau conscient puis inconscient sur la misophonie et continuer à approfondir le protocole que j’avais commencé à mettre en place à titre personnel et désormais à le proposer au plus grand nombre de misophones à tarif préférenciel.
On ne guérit pas totalement de la misophonie, elle persiste toujours un peu. Mais à ce jour j’en suis en grande partie libérée.
A ce jour j’arrive à prendre le train avec un inconnu qui mange une pomme à côté de moi ou qui tourne les pages de son journal. Les éternuements de ma soeur me sont beaucoup moins irritants, et j’arrive plus facilement à passer mes repas de famille malgré les différents bruits auxquels je suis confrontée. En open space les touches des ordinateurs ne m’obsèdent plus … Je ne fuis plus face à tous ces bruits … je reste et arrive à les intégrer quasi totalement.
La séance et ses 3 temps :
La libération par la parole
Il faut comprendre dans un premier temps l’importance des connections entre le corps et l’esprit. Pour cela dans un premier temps, la parole est indispensable pour contextualiser et mieux comprendre le mal-être et sa provenance. Je vous écoute avec grande attention, sans jugement, accueille vos maux et vos mots en thérapie conversationnelle.
Les exercices psycho corporels et de respiration contrôlée
Dans un second temps de la séance, je vous propose des exercices psycho-corporels (relaxations dynamiques de sophrologie), ces exercices simples et très efficaces vont vous permettre de mieux intégrer les sources de perturbations environnantes et d’améliorer vos capacités d’auto-apaisement. Leur but est d’harmoniser vos composantes psychiques, corporelles et sensorielles et d’améliorer vos capacités d’autorégulation et de réduire la réactivité émotionnelle.
Intervenir sur les réactions émotionnelles, c’est intervenir sur des réactions automatiques, involontaires. Une fois les réactions involontaires neutralisées, vous prendrez alors du recul et comprendrez leur façon de réagir pour adopter ensuite une attitude plus détachée vis-à-vis de vos propres misophonies.
Le corps de la personne souffrant de misophonie est le plus souvent dans une attitude défensive. Elle est hypervigilante. On observe systématiquement un corps crispé, « à fleur de peau », une respiration superficielle. . . Ce sont des attitudes réflexes limitant sa propre capacité à intégrer convenablement les stimuli intrusifs.
Ces exercices une fois transmis en séance sont à refaire quotidiennement afin de les intégrer et de créer une habitude nouvelle à votre cerveau. Rien ne se fait par magie !
L’hypnose : le super pouvoir de la visualisation
Troisième temps de séance, la visualisation hypnotique, il s »agit ici de venir travailler au niveau inconscient dans un état de relâchement et de conscience modifiée.
A l’issue de la visualisation je vous remets l’audio afin que vous puissiez là aussi le refaire plusieurs fois chez vous et l’intégrer au plus profond de votre inconscient.
Et après ?
Nous faisons un point 1 mois après. Si nécessaire nous pouvons venir travailler en hypnose l’évènement déclencheur de la misophonie si la personne l’ a identifié (exemple : dans l’enfance évènement impactant avec un des parents), ou ajouté une séance supplémentaire.
A ce jour j'ai suivi 16 personnes atteintes de misophonie, 12 après 1 mois de mise en pratique des exercices vuq lors de la séance et de réécoute de la visualisation, observent une évolution positive et une tolérance plus beaucoup élevée aux sons désagréables.